Résumés des communications Atelier: Poétique du minéral et du végétalVendredi 22 novembre 2024 Friday November 22, 202411:00-12:15: Atelier 4: Poétique du minéral et du végétal / Panel 4: A Poetics of the Mineral and the VegetalSylvie Brodziak (Cergy Paris Université / UMR 9022-Héritages): "René Maran, Écrire la brousse : 'Cela n'est point littérature' ou une écopoétique de la brousse"
Dans une lettre à un de ses correspondants favoris, l'écrivain et traducteur Manuël Gahisto, René Maran, alors commis colonial en poste en Oubangui-Chari, décrit la brousse avec enthousiasme et affirme que la littérature ne peut conter sa beauté et sa grandeur. Or, la nature et la brousse sont au cœur de l'écriture de plusieurs de ses romans. L'analyse de l'apparente contradiction aboutira à définir l'écopoétique singulière de l'auteur de Batouala.
Damien Mougeot (Cergy Paris Université / UMR 9022-Héritages): "De la conciliation à la réconciliation: (Ré)écrire l’histoire et la vérité des pensionnats dans un devenir de l’Histoire"Entre 2008 et 2015, le Canada et le Québec ne cessent d’être dans une perpétuelle agitation des mémoires : les excuses du Premier ministre, Harper, le 11 juin 2008 en Ontario et la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada (2008-2015) mettent sur le devant de la scène publique et médiatique la « blessure de la colonisation » et, en particulier, l’héritage des pensionnats pour Autochtones et les violences épistémiques qui y sont rattachées. Dans un contexte où l’émergence de la/des vérité(s) et les pratiques de guérison et de (ré)conciliation sont au cœur des débats au sujet des relations entre les Autochtones et les non-autochtones sur l’Île de la Tortue , certains romans écrits par des autrices/auteurs autochtones démontrent que la résurgence et la survivance des communautés autochtones et inuit après plus d’un siècle d’assimilation par l’éducation passe non seulement par l’action politique et militante, mais également par l’écriture d’une vérité qui s’appuie sur le potentiel du récit de fiction ; une vérité qui, elle aussi, ébranle les fondations des structures coloniales dont les pensionnats furent le fruit et dont la société canadienne et québécoise peine à se défaire.
Ainsi, à même l’analyse de la fiction romanesque de Michel Jean, et à la suite du concept de « grammaire des pierres » tiré de la pensée poétique de Kenneth White, je proposerai plusieurs pistes de réflexions à la lumière de cette amorce théorique : de quelles façons Michel Jean, par une esthétique minérale de la (ré)conciliation, permet-il de repenser le langage de la décolonisation ? En quoi l’expérience sensible du territoire réaffirme-t-elle à la fois une souveraineté érotique et une souveraineté temporelle ? Pourquoi et comment l’ébranlement affectif, issu de la pensée minérale et naturelle, renouvelle-t-il les modalités même du témoignage et de l’accès à la/les vérité(s) au sujet des pensionnats pour Autochtones au Québec ? |
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